Je dédie cet article à mon oncle René Mazet qui aurait aimé connaître cette histoire
Cette gravure se trouvait dans le grenier de mes arrières grands-parents Mazet et elle fit partie du décor familial ayant été donnée à mes parents.
Pendant très longtemps, nous nous sommes demandés comment elle était arrivée dans la famille Mazet.
C'est au cours de mes recherches que j'ai pu percer le "mystère" ........ histoire d'une épopée du Bourbonnais à Paris pour une famille de cultivateurs avermois.
Nous sommes en décembre ... l'hiver est déjà là, et une famille se presse d'entrer dans la mairie du VIIème arrondissement de Paris.
C'est ici que va être célébré en ce 14 décembre 1889, le mariage de Gilbert Mazet, jeune homme d'origine bourbonnaise et de Caroline Simon dont la famille est originaire de l'Yonne.
A cette époque, nous savons que les futurs époux habitaient 15 rue du Bac dans le VIIème arrondissement, que Gilbert Mazet exerçait la profession de foureur et Caroline Simon était femme de ménage.
La famille des futurs mariés est présente, dont la mère, le frère et sûrement la belle-soeur de Gilbert Mazet qui sont venus de leur lointain bourbonnais.
J'ose même pas imaginer ce que cela a dû être pour eux ce voyage ; ils l'ont sûrement fait en train, toute une épopée surtout pour Marie Beauculat, la mère de Gilbert Mazet qui n'avait jamais quitté le clocher de son village tout comme sa belle-fille Marie-Louise Laforêt épouse de Georges Mazet, le frère de Gilbert.
Toujours est-il qu'à onze du matin, tout ce petit monde est devant l'adjoint au Maire pour célébrer l'union entre Gilbert Mazet et Caroline Simon. Georges Mazet est le témoin de son frère avec Alfred Watton, négociant, qui doit-être un ami.
Caroline aura pour témoins ses frères Joseph et Hippolyte Simon. Leur mère Caroline Bardot est présente également.
Après le repas de noce et les festivités, Georges Mazet, son épouse et sa mère ont profiter de leur séjour pour voir Paris j'imagine, qui sortait tout juste de l'exposition universelle.
J'aime les imaginer au pied d'un tout nouveau monument, la Tour Eiffel. On voit toujours dans la capitale, les affiches de cette exposition qui fut un immense succès.
Vue de la Tour Eiffel pendant l'exposition
C'est donc à cette occasion là, que la famille Mazet acheta la gravure de l'exposition qui s'est transmise jusqu'à aujourd'hui.
Gare de Paris Lyon en 1880
Au bout de quelques jours, nos bourbonnais reprennent le train et leur quotidien dans leur village d'Avermes et retrouvent leurs deux fils, Gilbert et Jean Mazet (mon arrière grand-père).
Les veillées au coin de la cheminée ont dû enchanté les deux petits gars, et le voisinage en écoutant Georges Mazet raconter leur périple.
Mais revenons quelles années en arrière ........ Qui était notre parisien Gilbert Mazet ???
Gilbert Mazet est né le 14 avril 1864 à Avermes au lieu dit Les Chavennes. Fils de Jean Mazet et de Marie Beauculat, il a un frère Georges né en 1855. Gilbert Mazet est le premier membre de cette famille a naître sur la commune d'Avermes où ils viennent de s'installer venant de Moulins.
Acte de Baptême
Il sera baptisé le 17 avril 1864 à la cathédrale de Moulins, Avermes n'ayant plus d'église à cette époque. Son parrain sera son oncle Gilbert Mazet de Toulon sur Allier et sa marraine, sa tante Marie Dinet née Beauculat.
Son enfance s'écoulera à Avermes, au bourg du village où ses parents s'installe vers 1872.
Registre matricule classe 1884 -
En 1884, il a l'age du service militaire. On apprend grâce à sa fiche matricule qu'il sait lire, écrire et compter, ce qui indique qu'il a reçu une éducation sérieuse pour l'époque.
Châtain, il mesure 1m65 et possède les yeux noisettes.
Il prends le train à la gare de Moulins pour Clermont Ferrand où il est affecté au 36ème régiment d'artillerie.
caserne du 19ème
Puis il part pour Paris où il est affecté au 19ème escadron du train des équipages militaires où il arrive le 29 septembre 1886. Il sera soldat d'ordonnance. Il sera libéré du service le 8 septembre 1889.
Entre temps, son père décède le 30 août 1889 à Avermes. Son retour dans sa famille est donc un retour douloureux dû au deuil qui les touche.
C'est sûrement pendant son service militaire à Paris qu'il fit la connaissance de Caroline Simon. Les deux gens ont dû se plaire car à peine de retour dans son bourbonnais, Gilbert retourne dans la capitale pour épouser cette jeune demoiselle le 14 décembre 1889.
Ils s'installent au début de leur union 15 rue du Bac, puis on les retrouvent à partir du 14 février 1890 au 157 boulevard St Germain, dans le même quartier.
Mais ils n'y resteront pas longtemps et déménagent en août de la même année au 31 rue du pressoir.
Boulevard St Germain
Mais le bonheur du jeune couple sera de courte durée. Lors d'un séjour chez sa belle-mère Caroline Simon à Thury, Gilbert meurt le 4 janvier 1892. Il n'avait que 27 ans. il laisse une famille dans la douleur et une épouse seule car ils n'ont pas eu d'enfants.
Ses obsèques se déroulent à Avermes où il sera inhumé dans le cimetière avec son père. Sa sépulture se trouvait à l'entrée du cimetière le long de la première travée à droite (information reçue de ma grand-mère Nicolas née Mazet).
Il n'y a aucune succession suite à son décès n'ayant aucun actif.
Sa veuve Caroline Simon se remarie le 16 juillet 1898 à Paris avec Clovis Fromard et elle décède le 31 août 1908 à Paris.
Sources : Archives de Paris - Archives de l'Allier
Mairie d'Avermes et de Thury et Archives du diocèse de Moulins
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