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Les Haricots - Historique

C'est incontestablement l'un des rois de nos jardins l'été, le haricot.


La domestication du haricot serait intervenue dans deux régions distinctes, l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud, dans la région andine.

Sa première apparition en Europe est due à Christophe Colomb qui le découvrit à Nuevitas à Cuba lors de sa première expédition en octobre 1492. 

Par la suite d'autres explorateurs découvriront le haricot en divers points de l'Amérique du Nord et du Sud comme Cabeca de Vaca en Floride en 1528 et  Jacques Cartier à l'embouchure du Saint-Laurent en 1535.

En Europe, le haricot fut d'abord cultivé en grains. Le Pape Clément VII le fit cultiver sur ses terres au Vatican.

Lorsque Catherine de Médicis arrive en France à Marseille pour épouser le Roi Henri II en 1533, elle a dans ses bagages des graines de haricots.

Le mot haricot n'est attesté en France qu'à partir de 1640, car avant le mot pour désigner les grains de haricots était "fazéol" qui donnera par la suite le mot fayot.

Facile à cultiver, le haricot connut un énorme succès en Europe. Cependant ce n'est pas qu'à la fin du XVIIIème siècle que les italiens seront les premiers à consommer les jeunes gousses tendres encore immatures du haricot. Cette recette sera l'un des plats préféré de l'Empereur Napoléon Ier.



Histoire des épinards

 


Le lieu de la domestication de l'épinard serait l'Asie Centrale dans les régions actuelles de l'Afghanistan puis aurait gagné la Perse vers le VIème siècle.


L'épinard arrive en Europe pendant le Moyen Age, au XIIème siècle apporté par les Arabes qui le cultivent dans le sud de l'Espagne.




Son arrivée en France semble être de cette période là car on retrouve le nom espinarde dès 1256. Ce qui laisse supposé que les épinards ont peut-être également ramené des Croisades sous le règne de Louis IX dit Saint Louis. 

Saint Louis

Au XIVème siècle,les épinards sont mentionnés dans le livre d'économie domestique et culinaire, le Ménagier de Paris. A cette époque, les épinards sont surtout mangés à l'époque du Carème car ils se récoltent tôt dans l'année.

Le Ménagier de Paris

 

Mais les épinards ont surtout été popularisés sous la Renaissance avec Catherine de Médicis en France lors de son mariage avec le Roi Henri II car elle ne réclame dès son arrivée à la Cour de France.

Cuisiné avec de la crème, c'est de cette époque que date la recette des épinards à la florentine, en hommage à la Reine Catherine d'origine de Florence.



Catherine de Médicis

 

Au XVIIème siècle, les épinards remplacent la culture de nombreux autres légumes, comme l'arroche ou la livèche.

 
             L'arroche et la Livèche                                   

Les épinards, gravure du XIXème siècle

Cependant, ce légume reste mal aimé même si des auteurs tel que Stendhal ou Dumas cherchent à le réhabiliter au cours du XIXème siècle.   

Il faudra attendre 1929 et la création d'un personnage de bandes dessinées Popeye pour popularisé les épinards.

Popeye

Depuis, il fait partie de l'alimentation des français.

Histoire du raisin

 Avec l'automne qui est là, le raison est l'un des symboles de cette saison que ce soit à table ou au travers des vendanges.

Le raison remonte avant Jésus Christ puisqu'on le retrouve en Europe Centrale,. Mais il serait apparu sous la Préhistoire en Asie Mineure. A l'état sauvage, elle donnait des grains pour les oiseaux.

Les hommes s'en nourrissent également longtemps avant de le domestiquer.

Dans l'Antiquité, le raisin se répand d'abord au bord du Nil puis sur les abords de la Méditerranée.

 


 

Mais ce n'est que vers 600 avant JC que les grecs Phocéens en créant Massilia (Marseille) commence à implanter le raisin en Gaule. 


Il devient une figure de culte et il est associé sous la Grèce Antique au Dieux Dyonisos

Mais le raisin est cultivé pour la vignification à cette époque là. Il est l'une des principale marchandises qui circulent entre les pays.

Dans le royaume de France, toutes les régions possèdent ses vignobles et permettent de faire vivre paysans, cabaretiers en autres.

Mais au XVI ème siècle, on commence à l'utiliser à d'autres usages, en autre à le consommer comme un fruit.

A cette époque, le Roi François Ier l'appréciant, le fit entrer sur les tables royales à Fontainebleau. 


Le Raisin de Table acquiert alors ses lettres de noblesse et devient dessert de Roi.


Henri IV aimait beaucoup les bons vins de son royaume, en autre ceux du Bourbonnais qui était cultivé dans la région de St Pourçain.

Puis le Roi Louis XIV conserva la raisin de table et fit venir à Versailles les variétés les plus réputées.

Mais il reste pour la population une culture pour la vinification.
 
Il faudra attendre le XXème siècle, pour que le raisin en tant que fruit se démocratise chez les français.  

Historique du Radis

Le radis de la famille des petits raves est connue depuis très longtemps. 

Présent depuis le Néolithique où l'on consommait semble t-il plutôt ses feuilles, semble être originaire d'Asie Mineure.

Le radis était au menu des Egyptiens et des Babyloniens, il y a plus de 4 000 ans. D'après Hérodote, les ouvriers qui travaillaient sur la pyramide de Khéops recevaient une ration de radis quotidienne. 

Sous l'Antiquité, ce petit légume était très prisé par les guérisseurs qui lui donnait des vertus diverses, comme en autre capable de stopper une hémorragie ou calmer la toux.

Sous la Grèce antique, le radis était dédié à Apollon.

Sous l'Empire Romain, plusieurs de variétés de radis étaient cultivées et les Romains les répandirent dans tout leur Empire. 



A l'époque de Charlemagne, le radis fait parti des légumes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par le capitulaire De Villis.

Au Moyen Age, les variétés utilisées n'avaient probablement pas le même aspect que nos radis d'aujourd'hui. 

Au cours du temps, à partir du XVIème siècle, de nouvelles espèces apparaissent suite à des croisements et des sélections qui ont permis d'obtenir des excellentes variétés fraîches et croquantes que nous dégustons encore. Il faut attendre ce 16ème siècle pour découvrir le radis noir en France et encore 200 ans pour commencer à le consommer.


Il faudra attendre le XVIIIème siècle avant que n'apparaisse le petit radis rond et rouge que l'on connaît aujourd'hui ; ceux que l'on mangeait couramment étaient généralement blancs ou noirs, beaucoup plus gros et de forme allongée. .   




Histoire de la Fraise


Sous l'Antiquité, le fraisier des bois est très apprécié par les Romains qui les consommaient et qui les utilisaient dans leurs produits cosmétiques.



Ce fraisier des bois est cultivé dans les jardins vers le XIVème siècle. On améliore sa culture avec fumage et paillage.




Vers la fin du XVIème siècle, Jacques Cartier rapporte du Canada des plants de fraisiers de Virginie. L'espèce intéresse assez pour ses fruits parfumés pour être cultiver pour le commerce en Grande Bretagne ou en Amérique du Nord.    


En 1714, l'Officier du génie maritime Amédée François Frézier rapporte du Chili plusieurs plants de "Blanches du Chili" dont seulement cinq survivront au voyage. Ces fraisiers à gros fruits sont cultivés là bas par les Améridiens. Mais sa culture est difficile car elle résiste mal au froid et au climat.  




Vers 1740, le botaniste Antoine Nicolas Duchesne observe que de beaux fruits sont obtenus lorsqu'un fraisier du Chili est cultivé près d'un fraisier de Virginie.
Ce croisement spontané, qui se produit notamment en Bretagne, est l'origine d'un nouvel hybride qui associe la saveur de l'une et la grosseur de l'autre. C'est de cet hybride que provient l'essentiel des variétés de fraises que l'on cultive aujourd'hui.

  C'est en Angleterre que seront en premier créées plusieurs variétés issues de cet hybride. L'Angleterre dominera longtemps le marché de la fraise en concurrence avec Plougastel.






En 1740, la ville de Plougastel, déjà productrice de fraisiers des bois devient le premier lieu de cette nouvelle espèce dite "fraise de Plougastel"    


 

Histoire de la clémentine -

 


Avec novembre arrive dans nos corbeilles de fruits la clémentine. Voici son histoire.

 




La clémentine est un agrume, fruit du clémentinier. Cette arbre est un hybride issu du croissement entre un mandarinier et un oranger.


un mandarinier et un oranger

Ce fruit doit son nom à Vital Rodier en religion frère Clément. Ce dernier fait partie de la congrégation du Saint Esprit. Frère Clément est le chef de pépinières de l'orphelinat de Misserghin près d'Oran.

Vue générale de Misserghin

Orphelinat de Msisserghin

Vidal Rodier, Frére Clément (1939-1904)

En 1892, le botaniste français Louis Charles Trabut lors d'une visite de la pépinière de Frère Clément remarque les hybrides, créés par le religieux,  dont certains produisent un fruit au goût nouveau. 

En 1902, Edouard André présente à la Société Nationale d'Agriculture de France de la part de Louis Charles Trabut  une "mandarine" d'une nouvelle variété". Louis Charles Trabut décide de lui donner le nom de Clémentine du nom du Frère Clément qui l'a faire naître en Algérie.

Première illustration de la clémentine en 1904

Elle est aujourd'hui l'une des stars des tables des fêtes de Noël.

HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

 Origine

 

 La pomme de terre est originaire des Andes. Elle a été domestiquée et cultivée depuis l'époque néolithique dans la zone côtière de l'actuel Pérou, à la fin de la dernière période glaciaire.

 Les plus anciens restes de tubercules de pommes de terre cultivées datant d'environ 8000 avant J.C. ont été trouvés dans les grottes de Tres Ventanas situées à 2 800 mètres d'altitude dans le canyon Chilca.

Statue Tiwanaku

 

 

 Après une longue période d'appropriation, alors que la région côtière connaissait un climat de plus en plus aride, c'est autour du lac Titcaca, chez les Tiwanaku que la domestication de la pomme de terre a vu le jour suite à la rationalisation d'un processus de détoxification permettant de faire baisser les taux des toxines pour l'homme.

 Les poteries découvertes ayant pour thème la pomme de terre, témoignent de l'importance qu'a pu revêtir sa domestication pour les cultures qui s'y sont succédées. 


Ces poteries, qui s'échelonnent du IIe siècle au XVIe siècle, de l'ère Nazca à la fin de l'ère Inca montrent les tubercules de manière très réaliste, puis celles-ci évoluent jusqu'à prendre la forme de créatures humaines ou animales, sur lesquelles sont toujours représentés les « yeux » des pommes de terre de façon de plus en plus stylisée.

Au sud du Pérou, à l'arrivée des Espagnols, la plantation des papas faisait l'objet d'une cérémonie rituelle. Les grands prêtres en ordonnaient la plantation, au commencement de la saison des pluies, lorsque les premières pousses de maïs, semés en septembre, atteignaient un centimètre.  Au cours d'une cérémonie publique qui rassemblait toute la population, des lamas étaient sacrifiés pour s'attirer la bienveillance de Axomama, la déesse mère des pommes de terre très vénérée dans le panthéon des dieux incas.

Poterie représentant la déesse Axomama


Découverte par les conquistadors

François Pizarre
 

En 1532, à l'arrivée de François Pizarre lors de la colonisation espagnole des Amériques, la pomme de terre, avec le maïs, est à la base de l'alimentation de l'ensemble de l'empire Inca et des populations vivant dans les régions voisines. 

Plusieurs chroniqueurs espagnols qui sont allés dans les Andes signalent cette culture de la pomme de terre. 


Ces peuples déshydratent les papas en les exposant, la nuit au froid et le jour à la chaleur ; ce qui donne au légume l’apparence d'une pierre noire dure et légère de la taille d'une grosse noix. On le trempe dans l'eau pour le cuire.

 

 Dès leur découverte par les conquistadors, les tubercules naviguent
avec eux vers les côtes de l'Europe à bord des galions, et les explorateurs du Nouveau Monde les débarquent dans les ports d'Espagne. De là, la pomme de terre part à la conquête de l'Europe.

 

 

 Un galion

 

 Arrivée en Europe


L'une des premières représentations de la pomme de terre
 

Elle arrive en Autriche en 1588, trois ans après être arrivée en Angleterre, et se répand en Allemagne.  Ce n'est qu'ensuite qu'elle parvient en Suisse, puis en France, avant de gagner l'actuelle Belgique vers 1620. 

 Elle est alors surtout donnée comme nourriture aux animaux. 

De ce fait, jusqu'au milieu du XVIe siècle, la pomme de terre est considérée plus comme une médecine que comme un aliment. Elle va rester cantonnée autour des couvents, des cours royales, des jardins de botanistes.

Il faudra que l'Europe subisse de nombreuses disettes et des guerres qui vont l'accabler pendant les XVIIe siècle et XVIIIe siècle pour que sa culture et sa consommation, remèdes aux famines, se développent malgré les préjugés et les superstitions qui lui sont attachés

Le XVIIIe siècle voit dans toute l'Europe  jusqu'aux confins de la Russie, naître un véritable engouement pour ce tubercule, facile à cultiver et à conserver.

Il permet à l’Europe d'espérer la fin des famines. La culture de la pomme de terre, en libérant le peuple des disettes, renforce les États, nourrit leurs soldats et accompagne leurs armées dans des conquêtes plus lointaines.

 

La pomme de terre en France


Vers 1540 les premières truffes (en patois trifolas, francisées en truffoles au XVIIIe siècle) auraient été importées en Vivarais depuis Tolède par Pierre Sornas, moine franciscain ardéchois. Toutefois cette introduction reste à confirmer. 


 

En 1570, Jean Bauhin devient le médecin personnel du duc de Wurtemberg à Montbéliard. Vers 1590, il y développe la culture de la pomme de terre dans les  Grands Jardins de Montbéliard dont il a la charge.

 La pomme de terre est ensuite décrite en 1600 par l'agronome ardéchois Olivier de Serres, qui la nomme « cartoufle ». Il pense aussi qu'elle aurait été introduite de Suisse. Bien qu'il la signale, la comparant aux truffes, comme ayant quelque vertus culinaires, rien n'indique que la pomme de terre n'ait franchi l'enclos de ses jardins.


 Son classement botanique parmi les plantes vénéneuses ou réservées à un usage médicinal ne joue pas en faveur du tubercule dont la consommation reste très localisée ou contrainte par les disettes. 

 On lui a prêté notamment la faculté de transmettre la lèpre. En 1748, un arrêt du Parlement de Paris en interdit la culture dans le nord de la France.

À la fin du XVIe siècle la pomme de terre est introduite dans plusieurs régions tel que les Vosges, la Bretagne mais elle y est cultivée sporadiquement.

 Oliver de Serres


Antoine Parmentier est capturé par les Prussiens lors de la guerre de sept ans. Pendant sa captivité en Westphalie, il découvre les vertus nutritives de la pomme de terre, principale nourriture donnée alors aux prisonniers par leurs geôliers. 

En 1773, dans son "Examen chimyque des pommes de terres", il écrit : « Nos soldats ont considérablement mangé de pommes de terre dans la dernière guerre ; ils en ont même fait excès, sans avoir été incommodés ; elles ont été ma seule ressource pendant plus de quinze jours et je n’en fus ni fatigué, ni indisposé ».

À la suite des famines survenues en France en 1769 et 1770, l'Académie des sciences de Besançon lance un concours sur le thème suivant : « Indiquez les végétaux qui pourraient suppléer en cas de disette à ceux que l’on emploie communément à la nourriture des hommes et quelle en devrait être la préparation »

Le 24 août 1772, le mémoire de Parmentier remporte le premier prix. Cela entraîne une décision de la Faculté de médecine de Paris qui déclare la pomme de terre sans danger.

En 1786, Parmentier réussit alors sans difficulté à obtenir l'appui du roi Louis XVI et de plusieurs de ses conseillers pour inciter la population à consommer des pommes de terre.

 


Il semblerait que Louis XVI n’hésite pas à en porter les fleurs à la boutonnière, et aurait félicité  Parmentier en ces termes : « La France vous remerciera un jour d'avoir inventé le pain des pauvres. ».

 


Malgré le succès de Parmentier et les actions de l'État encourageant la culture de la pomme de terre, les préjugés populaires et les habitudes agricoles et culinaires, plutôt portées vers le topinambour, ne jouent pas en sa faveur.

 

 À la fin du XVIIIe siècle, 4 500 hectares sont consacrés à la culture de la pomme de terre en France. 

Les famines jouent un rôle déterminant dans son développement. En 1816 et 1817, une disette sévit.

 

Alors que toutes les denrées alimentaires de base manquent, la pomme de terre reste le seul moyen de subsistance qui restera à la population. Cela va fournir une motivation supplémentaire aux paysans pour se lancer dans la culture du tubercule qui va connaître sa première véritable expansion.

Toutefois la pénétration de la pomme de terre dans les pratiques agricoles va se faire lentement en France.


 

Pendant la guerre de 1870, la pomme de terre est d'un grand secours notamment pour les assiégés de Paris. Les gardes nationaux la mangent avec plaisir en bouillie ou en frite. Le tubercule y gagnera encore un peu de popularité.

 

Quelques années plus tard, en 1892, 1 450 000 hectares sont dédiées à la culture de la pomme de terre.

Sa culture va continuer dorénavant. 

Aujourd'hui,  elle fait partie de notre gastronomie. 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 


Alexis Millardet (1838-1902)  - Il est parmi les premiers à réaliser des hybridations entre vignes européennes et américaines, rendant à la viticulture de grands services. Grâce à ces portes-greffes, il obtint par hybridation avec des cépages américains des plants résistants au phylloxéra. Entre 1882 et 1885,  il met au point un traitement de la pomme de terre contre le dernier obstacle qui s'oppose au développement de sa culture en France : le mildiou. De nos jours, on l'utilise encore.