1806
Nous sommes depuis le 2 décembre 1804 sous l'Empire, le premier consul Napoléon Bonaparte est devient l'Empereur des français sous le nom de Napoléon Ier.
Comment sommes nous arrivés à l'Empire français ?
Depuis 1802, la France connait une certaine prospérité, une paix intérieure et la menace de guerres extérieure semble s'éteindre. Le deuxième consul Cambacérès, incite le Tribunat (assemblée politique) à donner à Napoléon Bonaparte un gage éclatant de la reconnaissance national. On déclare dans un premier le premier consul Bonaparte Consul à vie. Dans l'entourage du premier consul, on s'active pour lui donner plus de pouvoir encore.
Le 28 avril 1804, le Tribunat déclare Napoléon Bonaparte empereur. Cette décision est votée à l'unanimité sauf une voix, celle de Lazare Carnot. Le Sénat lui adopte le principe d'un empire héréditaire. Le 18 mai 1804 l'empire français est adopté par le Sénat et les autres assemblées.
Cambacérès (au centre) apporte à Napoléon le texte sénatus-consul qui le proclame Empereur
Loin de tout ça, Noël Nicolas, notre ancêtre vient d'avoir 20 ans. Le voilà journalier dans sa ville natale Moulins, devenue depuis la Révolution, préfecture du département de l'Allier.
Plan de la ville de Moulins fin du XVIIIème
Comme tous les jeunes gens de son âge, il doit se soumettre à la conscription et au tirage au sort. Il tire le numéro 7, le voilà bon pour le service.
On apprend grâce à son registre matricule qu'il mesurait 1m63, qu'il avait le visage rond avec un front allongé, les yeux bleus et qu'il était châtain.
Matricule de Noël Nicolas - 1806
Noël Nicolas est incorporé au 58ème régiment de Ligne où il arrive le 26 septembre 1806.
Après avoir reçu une formation militaire, le voilà qui fait parti de la Grande Armée de l'Empereur.
Après le départ de Napoléon Ier pour Wützbourg, le maréchal Mortier doit constituer le 8ème corps d'Armée suivant les ordres de l'Empereur.
Le 58ème sera intégré à ce 8ème corps.

Maréchal Edouard Mortier Duc de Trévise
En octobre 1806, Noël Nicolas part avec son régiment au travers des campagnes européennes.
Entre temps, le maréchal Mortier met le 58ème Régiment d'infanterie sous les ordres direct du général Dupras.

Général Dupras
Le maréchal Mortier souhaite que le 8ème corps soit formé depuis Mayence. Mais on apprends par un courrier envoyé à l'Empereur par Mortier, que le 58ème à la date du 20 octobre n'est toujours pas arrivé à Mayence.
Le 20 novembre, le 58ème est signalé à Wesel. Mais début décembre, un nouvel ordre est envoyé ; le 58ème doit finalement rejoindre le plus tôt possible Schwerin.
Marche du 58ème depuis Wesel à Schwerin
1807

Pendant ses longues marches, la vie du bivouac s'organise autour d'un feu avec un peu de repos.
Images de bivouac et d'approvisionnement de l'armée en campagne
10 juin 1807 - Heilsberg
Noël Nicolas se trouve à Heilsberg (aujourd'hui Lidzbark Warminski en Pologne).
L'armée française s'apprête à affronter l'armée russe. Cette dernière sous les ordres du général Benningsen y occupait des positions défensives.
Le 10 juin les corps d'armée des maréchaux Murat et Soult attaquèrent l'armée russe qui repoussa plusieurs attaques. Les combats se livrent sous une pluie diluvienne.
Le 58ème passe une grande partie de l'après midi à résister aux assauts de l'armée russe.
Les pertes sont lourdes des deux côtés.
Puis Napoléon arrive avec des renforts pour limiter les dégâts de la Grande Armée.
L'Empereur donne l'ordre à Murat, Soult et Davout de faire la conquête de Königsberg pour mettre à bas l'armée prussienne.
Pendant de temps, les maréchaux Victor, Ney et Mortier (avec le 8ème corps d'armée dont Noël Nicolas fait parti), se chargent de poursuivre les russes.
Après de forts combats, l'armée française arrive à prendre le dessus. L'armée russe se retire le 12 sur Friedland.
14 juin 1807 - Friedland
Après Heilsberg, Napoléon et son armée se dirige vers Friedland où se sont réfugiés les russes.
En ce 14 juin, les deux armées installent leur troupe. En début d'après midi elles sont prêtes à se livrer bataille. C'est vers 17 heures que commence réellement l'attaque.
Dans les rangs du 58ème, un autre moulinois est présent, André PIQUET (voir mon article "Moulins - 1857 - Clap de fin pour un grognard napoléonien").
Position du 58ème lors de la bataille de Friedland
La bataille fera rage mais la fumée provoquée par les milliers de fusils et de centaines de canons, couvre et masque l'adversaire, ce qui ne facilite pas la Grande Armée. Cependant, l'ennemi est refoulé vers Friedland.
Le résultat semble incertain ; mais la vaillance des dragons du général Latour-Maubourg permet à l'armée française de progresser. A la fin de la journée, les troupes du maréchal Ney repartent à l'assaut et finissent par prendre le village de Friedland, pendant que les troupes du maréchal Mortier, (où se trouve Noël Nicolas), culbute le flanc droit l'armée russe dans la rivière.
A 22 heures 30, la victoire est totale. La Grande Armée a subit de grandes pertes humaines mais les grognards saluent leur Empereur au cri de Vive l'Empereur.
Je reviendrais plus tard sur cette bataille qui fera l'objet d'un article
Noël Nicolas après cette victoire, restera dans l'armée. Au vue de son historique, il n'a pas participé à d'autres batailles décisives.
On sait que le 58ème parti en Espagne en 1808 mais je ne pense pas que notre aïeul y soit allé, car aucune mention sur son matricule l'indique.
Il a dû donc vivre la vie des soldats à l'arrière et faire parti des régiments de secours.
1810
Le 17 mars 1810, il est mis en retraite de l'armée. Avec sa maigre solde, le voilà qui rentre dans son Bourbonnais natal.
1812
Noël Nicolas accepte de remplacer un conscrit et il repart en tant que militaire.
Cela fera l'objet d'une seconde partie.
sources : archives départementales de l'Allier
archives de l'armée château de Vincennes
mémoires du maréchal Mortier
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