Cimetière d'Alise Sainte Reine en Côte d'Or
C'est ici que reposent pour l'éternité Pierre Marie Tanneau et son épouse Jeanne Glehen.
Derrière ces noms se cachent un véritable drame ......
....... 1943
Ce petit village bourguignon va connaître un drame en pleine seconde guerre mondiale.Alors que l'été vit ses derniers jours en ce mois de septembre, une famille s'apprête à se mettre à table pour déjeuner.
Nous sommes le 10 septembre 1943. Pierre Marie Tanneau, garde forestier, son épouse Jeanne Glehen et leurs deux filles Simone et Lisette s'installent autour de la table dans la cuisine de leur logement.
Eglise d'Origny sur Seine
Je cède la parole à la fille ainée, Simone qui va nous donner les précisions de ce drame :
"Nous commencions notre repas vers treize heures lorsque deux individus masqués, porteurs d'armes à feu, feront irruption dans la maison, en demandant le garde forestier ; et avant que nous n'ayons pu nous rendre compte de ce qui se passait, plusieurs coups de feu partirent dans la direction de mon père qui s'écroula sur le parquet. Ces individus sortirent alors et s'enfuirent dans une automobile qui les attendaient non loin de là. Quelques minutes après mon père rendait son dernier soupir sans avoir pu prononcer une parole. Le médecin, mandé aussitôt, ne put constater son décès provoqué par une balle en pleine poitrine"
Effondrées de douleur et de stupéfaction devant ce véritable drame, sa femme et ses filles de 19 et 17 ans furent impuissantes face à cet attentat.
Sa disparition tragique affecte énormément tout le personnel et les villageois.
Vers 15 heures, le brigadier des eaux et forêts de Meulson, Jean Perdrizet sortant de chez lui fut interpellé par le garde Maurice Clercelet lui disant qu'un attentat venait d'être commis sur la personne de Pierre Marie Tanneau. Ils ont aussitôt demandé et obtenu une communication téléphonique avec la gérante de la cabine publique d'Origny qui leur confirma les faits. Jean Perdrizet téléphone immédiatement à Monsieur l'Inspecteur Adjoint des Eaux et Forêts à Montbard ainsi qu'à l'Inspecteur de Châtillon. Puis ils ont alerté la brigade de gendarmerie d'Aisey sur Seine.
En compagnie des gendarmes, ils se rendirent au domicile de Pierre Marie Tanneau vers les 18 heures pour interroger la femme et les filles de la victime.
Une enquête fut ouverte sur le champ. Mais malgré les investigations auprès des voisins, aucun élément m'a pu être recueilli sur le mobile de ce crime, mais la pensée d'une vengeance personnelle n'est pas exclure.
Pierre Marie Tanneau était un garde forestier zélé, aimant son métier. Nommé en poste à Origny le 1er août 1934, il s'y installe avec sa famille le 27 août 1934.
Mais revenons en arrière et traversons la France car Pierre Marie et sa famille sont bretons originaires.
----) Direction Plobannalec dans le Finistère
Plobannalec aujourd'hui
1896
Acte de naissance d'Yves Marie Tanneau
Le 23 octobre 1896 à 17 heures dans son domicile à Plobannalec, Pierre Marie Tanneau pousse son premier cri.
Il est le premier enfant de Yves Marie Tanneau cultivateur et de Marie-Louise Calvez qui se sont mariés le 13 juin 1894 à Pont l'Abbé ; l'enfant est accueilli avec tout l'amour du monde.
Le lendemain Yves Marie ira déclaré la naissance à la mairie de Plobannalec en compagnie de son père Noël Tanneau et de son beau-père Pierre Calvez.
Deux frères viendront rejoindre bientôt Pierre Marie dans ses jeux, Noël Dominique le 1 décembre 1897 et François le 27 mars 1899.
Mais le bonheur sera de courte durée car le 31 octobre 1900 à son domicile Trouval à Plobannalec, Marie-Louise Calvez rend son dernier soupir laissant un mari et trois orphelins dans la douleur.
Acte de décès de Marie-Louise Calvez
Le 3 juillet 1901 à Loctudy, son père Yves Marie se remarie avec Marie-Jeanne Struillon.
Sept enfants naîtront de cette union, Jean-Corentin en 1903, Marcel en 1904, Jean-Louis en 1907, Germain en 1908, Noël en 1909 tous à Plabannalec, puis Marie-Jeanne en 1911 à Plomeur où la famille s'est installé et enfin Marie en 1918 à Tréguennec.
C'est de ce petit village que Pierre Marie part pour le service militaire en 1916 alors que la Première Guerre Mondiale fait des ravages depuis deux ans.
1916
Pierre Marie devance l'appel et il est incorporé le 8 avril 1915 au 116ème régiment d'infanterie qui est caserné à Morlaix ou à Vannes.
Puis il est envoyé sur le front le 7 décembre 1915.
Soldats partant pour le front
Le 5 août 1916 il est blessé par un éclat d'obus à Fleury où d'intenses combats se déroulent depuis le 13 juillet 1916 autour du village en ruines. L'éclat d'obus a causé une plaie dans la région dorsale. Il est évacué du front pour être soigné.
Il va épouser une jeune bretonne du village voisin de Penmarch, Jeanne-Marie Glehen. Née le 4 novembre 1892, elle est la fille de Guillaume Glehen, cultivateur à Quimper et de Marie Kervec, décédée depuis quelques années.
Les femmes ont mis leur plus belles coiffes pour l'occasion et la cornemuse bretonne rythme la noce.
Mais cette demande n'aboutit pas sûrement dû à la déclaration de guerre de la Seconde Guerre Mondiale le 1er septembre 1939.
Il sera mobilisé le 14 septembre 1939 au centre mobilisateur de la Caserne Vaillant à Dijon comme affecté spécial des Eaux et Forêts.
Il sera démobilisé le 11 mai 1940.
Il reprend donc son poste à Origny sur Seine. Le 9 décembre 1941 il est nommé garde forestier de 2ème classe. Poste qu'il occupera jusqu'à son décès.
Sources : archives départementales du Finistère
archives départementales de la Côte d'Or
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