TRADITION - Lessives d'autrefois -

 Faire sa lessive se disait "faire la buée" ou "faire la bue" termes à l'origine de l'étymologie de buanderie. 

1 - Avant le lavoir

Dès le 12ème siècle, la lessive du gros linge se faisait une fois par an, après les fêtes de Pâques. Puis les lessives se firent plus fréquentes. 

 

La lavandière et son cuvier vers 1730 peinte par Chardin


 A partir du début du 19ème siècle, le gros linge (les grandes buées) était lavé au printemps et à l'automne, à des périodes où les travaux des champs étaient un peu moins importantes, alors que le petit linge (les petites buées) se faisait une fois par semaine, souvent les lundis.Le savon et lessive n'existant pas, le linge était lavé à la cendre.  




 

 

 

 

Puis à partir du 20ème, les femmes allaient au lavoir une fois par semaine.

Cette fréquence explique pourquoi les trousseaux des futures épouses pouvaient être importants en linge tel que les draps, les torchons ....

Le linge était déjà trié, blanc ou couleur puis il était trempé dans l'eau froide et claire pour éliminer un maximum la crasse qui sinon aurait coagulée dans l'eau chaude. pour les saletés plus tenaces, on utilisait une brosse de chiendent et l'on frottait sur une planche à laver striée.

Puis le linge était déposé dans un cuvier et petit à petit, on versait de l'eau de plus en plus chaude, puis le linge est retiré encore chaud avec une pince en bois et mis à égoutter sur des tréteaux. Le linge restait ainsi toute la nuit.


Le lendemain, le linge était transporté jusqu'au lavoir, généralement dans des brouettes, plus rarement dans des sacs en toile ou des paniers en osier.


 

 





2 - Le lavoir

Agenouillée dans une caisse en bois remplie de papier ou vieux torchons pour se protéger les genoux, les femmes battaient le linge avec un battoir et si nécessaire le frottait avec la brosse à chiendent.



 

 

 

 

 

 

Puis le linge était rincé à l'eau froide dans le bassin, puis il était tordu à la main. L'essorage des grosses pièces était fait à deux puis on plongeait dans l'eau de chaque baquet de rinçage un sac de bleu contenant une poudre bleue provenant de l'indigotier pour rendre le linge encore plus blanc.

 

3 - Retour au domicile

Par beau temps,le linge était étendu sur l'herbe ou les haies environnantes ou sur des cordes tendues, et quand le temps était maussade on le faisait sécher dans une grange ou un grenier aéré par une ouverture. L'hiver, le linge séchait au chaud devant un poële ou une cheminée.

Puis le linge était soigneusement repassé ou plié avant d'être rangé dans les grandes armoires.        

Lavandières près d'un ruisseau, 1885 par Eugène-Louis Boudin

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