SAINT GERMAIN LAPRADE (Haute-Loire) - 17ème siècle - Quand un "grand-oncle" Mathieu de Mourgues est aumonier à la Cour de France (Ascendance Galland)

 

 

1582  - Paroisse de Saint Germain Laprade - 



 

 

 

 

 


 Mathieu de Mourgues Sieur de Saint Germain

 

Au château du Villard, Mademoiselle de Saint Germain, Vidale Farnier épouse du baron de Saint Germain Claude de Mourgues, vient de mettre au monde un fils que l'on baptise Mathieu.

 

 

 

 Château de Saint Germain aujourd'hui

 

 

C'est le deuxième enfant après Gabriel, de ce couple de notables du Velay.

Viendront compléter la famille Françoise, Jean, Claude, Bonne, Laurence et Gabrielle notre aeuïle.

Le père Claude de Mourgues est le troisième consul de la ville du Puy. Il jouera un rôle important dans les guerres religieuses de cette époque. 

Armoiries de la famille de Mourgues 
" De gueules au sautoir d'or, au chef cousu d'azur chargé de trois étoiles d'or."


 

 Que signifie un consulat au Moyen Age : c'est un mode de gouvernement qui régit des villes ou territoires s'administrant de manière autonome par rapport au seigneur (charges juridiques, fiscales, défensives, policières...).

 

Le jeune Mathieu de Mourgues termine ses études au collège des jésuites d'Avignon.

Il rentrera dans les ordres à la suite de ses études et obtiendra une chaire. Mais il rompit avec les jésuites vers 1610. Ce départ sera un prétexte constant d'attaques de la part de ses adversaires. 

On le retrouve ensuite à Paris où il semble être devenu précepteur dans une grande maison grâce à l'aide du cardinal de Joyeuse.

 

 Collège des jésuites à Avignon


 Marguerite de Valois, fille de Henri II et Catherine de Médicis, épouse de Henri de Navarre (futur Henri IV) dite la Reine Margot

 

Deux ans, il reçoit la cure d'Aubervilliers à laquelle il renonce en 1613 pour devenir le prédicateur de la Reine Marguerite. 

 


 Louis XIII vers 1614

 

 

Puis grâce à la protection du cardinal du Perron, en 1615 il devient prédicateur du Roi Louis XIII


Marie de Médicis

 

 

Il entra par la suite dans l'entourage de la Reine Mère Marie de Médicis, veuve du Roi Henri IV vers 1617. Il sera son prédicateur pendant trois ans. 

 

 

 

A cette époque le Grand Aumonier de France était Jacques Davy du Perron.


Jacques Davy du Perron

 

Fonction du prédicateur :  le prédicateur du Roi faisait partie de la maison ecclésiastique dirigée par le grand aumônier de France, prêchait en présence du souverain et assuraient le service régulier de la chapelle du roi avec le confesseur et les aumoniers du Roi. 

 

 Il entama sa carrière d'écrivain comme pamphlétaire de la Reine et à l'occasion, il fut inspiré par la pensée de l'Evêque de Luçon, alors conseiller intime de Marie de Médicis, un certain Armand-Jean du Plessis de Richelieu.

 


Cependant il avait déjà publié un premier ouvrage en 1615 pour la Reine Marguerite de Navarre "Royale pyramide dressée à l’heureuse mémoire de feuë la sérénissime royne Marguerite, duchesse de Valois".

 

 

 

En 1631, il prend le parti de la Reine-Mère qui est en lutte contre Richelieu


 

 Cardinal de Richelieu

 

Il accompagnera Marie de Médicis et son fils Gaston d'Orléans dans leur exil à Bruxelles aux Pays Bas espagnols. Là, il rédige de volumineux pamphlets contre le cardinal, qu'il appelle par dérision « Son Éminence par-dessus les mortels », dans lesquels il critique durement sa politique intérieure et extérieure.

 

 

 Ses ouvrages, imprimés aux Pays-Bas, entrent en cachette en France, parfois dans le double fond de carrosses utilisés par des hauts personnages. Richelieu, incapable de le réduire au silence, parvient cependant à empêcher sa nomination en tant qu'évêque de Toulon et crée une équipe d'écrivains à gages pour répondre à ses attaques. Mathieu de Morgues est condamné à mort par contumace en 1632 et Richelieu tente vainement d'obtenir son extradition.


 

En 1637, Mathieu de Morgues commande au peintre flamand Rubens un frontispice pour illustrer un recueil composé de ses Diverses pièces pour la défence de la royne mère du roy très chrestien Louys XIII. Le dessin est exécuté par un des élèves de Rubens, Erasmus Quellinus. 


 

 

 Erasmus Quellinus en famille


 À la mort de Richelieu, en 1642, Mathieu de Morgues rédige un nouveau pamphlet où il lui adresse une épitaphe féroce : « Si la France riche a jamais enrichi d'homme à l'égal de cestuy-cy, on peut dire qu'estant assez impatiente, elle n'a jamais souffert si longtemps une tyrannie pareille à la sienne, et que le désir de la paix a faict qu'elle n'a jamais veu un mort avec plus grande joie »

 

On sait peu de chose de Mathieu de Mourgues après la mort du Cardinal. Il semble qu'il ait reçu un grand accueil à son retour sur Paris en autre de la Reine Anne d'Autriche. 

Anne d'Autriche veuve de Louis XIII

Tous ses biens qui avaient confisqué lors de son départ en exil, lui sont restitués.  

 Il entame ce que l'on appelle sa troisième carrière d'écrivain, voué à la Reine Anne d'Autriche et au successeur de Richelieu, le Cardinal Mazarin.

 

En 1650, il rédige un ouvrage "Les Bons Avis" où il défend l'autorité de la Reine et critique les mazarinades favorables au Prince de Condé.


 

Claude de Mourgues à la fin de sa vie

Agé, il abandonne la plume d'écrivain et se retire à la maison des Incurables du faubourg Saint Germain où il meurt le 29 décembre 1670 après y avoir acquis une réputation des plus honorables.  

 Hôpital des Incurables

 

 
Quelques ouvrages écrits par Mathieu de Mourgues
 
 
 
 Acte de décès de sa soeur Gabrielle de Mourgues Demoiselle de Saint Germain le 1 février 1649 à Saint-Martin-de-Valamas (Ardèche). 
Gabrielle de Mourgues épouse Maître Pierre Sauron, notaire royal et lieutenant de Montusclat.
Leur fille Honnête Fille Marie Sauron épouse de Maître Fayon, ils sont nos ancêtres directs.  
 


 Sources : Archives départementales de la Haute-Loire

          Gallica - Bibliothéque Nationale de France


 

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