LAUSSONNE (Haute-Loire) - 1882 - Régis ANDRE et Rosine PAGES, parents de mon arrière grand-mère Virginie André épouse Charbonnier

 LAUSSONNE - 1882     A mon grand-père Marcel



Neuf heures du matin, le froid se fait sentir en ce jeudi 26 janvier 1882.
 Mais à la mairie de Laussonne, il y a un peu de monde car Mr André Gérintès unit deux de ces concitoyens.

En effet, Jean-François-Régis ANDRE s'apprête à épouser Rosine PAGES en compagnie de leur famille. Les jeunes époux sont du village du Besset, lieu dit de la commune. Les témoins sont les frères des futurs époux, Pierre et Antoine André et Pierre et Jacques Pagès.

Mais qui sont ces jeunes gens qui se disent oui ????

Ils sont mes arrières arrières grands-parents du côté maternel.

Leur fille Marie-Virginie sera mon arrière grand-mère.



  

géographie du lieu dit Le Besset sur la commune de Laussonne

Jean-François-Régis dit Régis ANDRE et Rosine PAGES se connaissent depuis toujours car leurs parents habitent le lieu dit Le Besset sur la commune de Laussonne.


Régis ANDRE est né au dit Besset le 22 décembre 1856 à 3 heures du matin. Il est le fils de Jean-Pierre André, cultivateur et de Marianne Chassagne. Il est le cinquième et dernier enfant du couple. Avant lui, étaient nés Antoine en 1838, Pierre en 1841, Marguerite en 1844 et Virginie en 1852.

recensement de la commune de Laussonne - Le Besset - 1856 - Famille André

Régis sera baptisé à Saint Pierre aux Liens, l'église de Laussonne le même jour, soit le 22. Son parrain sera son frère Antoine et sa marraine sa soeur Marguerite. 
   
acte de baptême de Régis ANDRE 
   










Rosine PAGES sera baptisée dans la même église deux ans plus tard, le 15 janvier 1858. Son parrain sera son frère Augustin et sa marraine sa soeur Marie-Angélique.

acte de baptême de Rosine PAGES

Rosine PAGES était née la veille le 14 janvier à 22 heures. Ses parents Augustin Pagès et Angélique Jamon sont également cultivateurs au dit Besset.  Rosine est leur sixième enfant. Avant Rosine, ils ont eu Mélanie en 1846, Augustin en 1847, Angélique en 1849, Pierre en 1853 et Jacques en 1855. Rosine aura une jeune soeur Marie-Rosalie en 1860.

recensement de la commune de Laussonne - Le Besset - 1856 - Famille Pagès

Les enfants des deux familles étant du même village ont dû jouer ensemble puis on dut se retrouver sur les bancs à des écoles.

Mais l'école n'était pas obligatoire encore à cette époque, aussi Régis et Rosine ont dû comme beaucoup de petits paysans, aider leurs parents au lieu d'aller à l'école lors des grands travaux des champs et recevoir une instruction très sommaire. 

En 1870, Rosine Pagès a la douleur de perdre son frère ainé Augustin qui était soldat de la garde mobile. Il décède à l'hôpital du Puy le 2 décembre 1870 de la petite vérole (mention notée sur sa fiche militaire).

Bulletin de décès d'Augustin Pagès - hôpital du Puy en Velay 


1876 - Pour Régis l'heure du service militaire à sonner. Il est bon pour le service.

Nous apprenons grâce au registre matricule qu'il mesure 1m66, qu'il est noir de cheveux, qu'il possède les yeux roux et qu'il est légèrement gravé (sûrement léger problème de peau). Niveau instruction, il ne sait ni lire ni écrire.

Extrait du registre matricule militaire - Classe 1876 - Régis ANDRE

Mais sa mère est malade. Elle fait demander Maître Volle, notaire au Monastier. Le notaire vient au Besset et trouve Marianne Chassage couchée, dans la cuisine au rez-de-chaussée de sa maison d'habitation. On apprends par le testament qu'elle lègue aux prêtres de sa commune une somme de 50 francs qui sera employée pour des cérémonies religieuses pour le repos de son âme et à l'assemblée du village du Besset une somme de 25 francs. Ses donations seront faîtes par ses héritiers le jour de sa mort. 

Puis elle lègue à ses enfants Virginie et jean-François-Régis, non encore établis et vivants avec eux la somme de 50 francs chacun à tire de préciput. Enfin elle lègue à son mari l'usufruit de tous ses biens meubles et immeubles jusqu'au décès de ce dernier.


Régis quitte son village natal en décembre 1877 pour le 44ème Régiment d'Infanterie qui semble avoir été à l'époque sur Angoulême. Il a dû quitter le Puy par le chemin de fer. Il arrive à la caserne le 12 décembre 1877. 

Il est nommé soldat de 2ème classe, puis sera nommé le 21 septembre 1879, soldat clairon au sein de son régiment.  

Il est libéré le 5 octobre 1881 et passe dans l'armée de réserve où il est affecté en cas de conflit au régiment de Puy en tant que clairon.

soldat clairon vers 1880


De retour au Besset, il reprends son costume de paysan

Mais il y a promesse de mariage entre lui et Rosine Pagès avec l'assentiment de leur famille.

Le 12 janvier 1882, les familles André et Pagès partent au Monastier chez le notaire Maître Jules Rousset. Un contrat de mariage est rédigé pour définir les conditions de l'union des deux jeunes gens.
Les futurs époux adoptent le régime dotal pour leur union. Rosine Pagès se constitue en dot un trousseau composé de linges et vêtement à son usage. Elle reçoit de son père une somme de 100 francs en avancement d'hoirie.  Puis le père de Régis fait une donation entre vifs à son fils du quart de tous ses biens meubles et immeubles qu'il possédera le jour de son décès. 
Les futurs époux ainsi que les parents de Rosine signent l'acte notarial. 
    



Et comme nous l'avons vu au début de notre histoire, le 26 janvier, le maire de Laussonne marie Jean-François-Régis et Rosine.
Le dimanche suivant aura lieu la cérémonie religieuse à l'église de Laussonne ; une immense fête s'en suivra avec toute leur parenté et leurs amis.



Régis et Rosine s'installent au Besset. Très vite un premier enfant vient. Le 14 octobre 1882, à quatre heures du matin, Rosine met au monde dans leur maison un fils que l'on va prénommé Jean-Pierre. Le même jour, il est baptisé et a pour parrain son grand-père Jean-Pierre André et pour marraine sa grand-mère maternelle Angélique Jamon.
Mais, de santé fragile, ce premier fils décède le 23 décembre 1882 laissant ses parents désemparés devant ce drame.

acte de décès de Jean-Pierre ANDRE

Puis Rosine est de nouveau enceinte. Le 13 octobre 1883, à deux heures du monde, une petite fille pousse son premier cri pour le bonheur de ses parents. 
Baptisée dans la journée, elle reçoit le prénom de Marie-Virginie. Son parrain est son grand-père maternelle Augustin Pagès et sa marraine sa tante Virginie André épouse de Claude Chassagne.
Cette petite fille qui vient de naître est mon arrière grand-mère.


  acte de naissance et de baptême de Marie-Virginie ANDRE

Le 28 février 1885, la famille s'agrandit avec l'arrivée d'un fils, Antoine. Baptisé le 3 mars 1885, c'est son oncle Jean-Antoine qui est son parrain et sa tante Rosalie Chambon épouse de Pierre Pagès qui est sa marraine. 

Ensuite la même année, Régis fait une période militaire du 25 août au 21 septembre au 105éme Régiment d'Infanterie à Saint Etienne.

acte de naissance d'Antoine ANDRE

Régis exerce à nouveau une période du 25 août au 21 septembre 1886, cette fois au 86ème Régiment d'Infanterie au Puy en Velay.

Le 27 août 1886, Rosine accouche d'un nouvel enfant, une fille Rosine Angélique.

De santé fragile, l'enfant est baptisée le 27 août avec pour parrain et marraine ses grands-parents, Jean-Pierre André et Angélique Jamon. 
Mais Rosine Angèlique ne survivra pas longtemps. Elle décède au Besset le 16 septembre 1886.


acte de naissance de Rosine Angélique ANDRE 

 

Le 23 septembre 1888, à son domicile du Besset, c'est le père de Régis qui meurt à l'âge de 79 ans.

Au printemps suivant, Régis laisse sa femme Rosine à nouveau enceinte seule car il doit partir pour Saint-Etienne effectuer sa dernière période d'exercices militaire du 1 au 13 avril.
 
A son retour, toute la famille quitte Laussonne pour aller s'installer à Sanssac l'Eglise au village de Coyac.


C'est là que le 11 octobre 1889, est baptisé Auguste que Rosine vient de mettre au monde le jour même. Son parrain sera son grand-père maternel Augustin Pagès et sa marraine sa soeur Marie-Virginie André.
Mais le destin continue de s'acharner sur les enfants de Régis et de Rosine car ce nouveau né décède le 4 novembre suivant.

Cependant, la vie reprend son cours, ils n'ont pas le choix.   


Vers 1895, ils quittent Sanssac pour Ceyssac ; ils emménagent au lieu dit La Crébade. 

Le 15 août 1899, Rosine apprend le décès de son père Augustin.. Toute la famille part au Monastier pour les obsèques.



 


Le 10 juillet 1903, leur fille Marie-Virginie met au monde une petite fille. Elle sera baptisée le même jour sous le prénom de Marie-Mélanie. Jean-François-Régis accepte d'être le parrain avec sa belle-soeur Victorine Giraud épouse de Jacques Pagès qui est la marraine.

acte de décès de Marie-Mélanie ANDRE
Mais la petite Marie-Mélanie meurt sept jours plus tard, le 17 juillet. 

Régis et Rosine ne restent pas longtemps à Ceyssac car dès le début de l'année 1904 on les retrouve dans la commune du Monteil.





Le 9 novembre 1904 à la mairie du Monteil, leur fille Marie-Virginie épouse Jean-Pierre Charbonnier (est-ce le père de sa petite fille née en 1903 ?).



Marie-Virginie André et son mari Jean-Pierre Charbonnier
à l'époque de leur mariage 






Le 26 juillet 1905, Régis et Rosine deviennent grands-parents. Marie-Virginie vient de mettre au monde un garçon que l'on nomme Marcel François. 


Le 30 juillet dans l'église du village, Marcel est baptisé et Rosine sera sa marraine.

Viendra ensuite le 11 août 1906, Francisque Régis Sylvain Charbonnier. Jean-François-Régis accepte d'être le parrain de son petit-fils le 12 août.

Mais le 30 décembre de cette même année, Angélique Jamon la mère de Rosine meurt chez eux au Monteil ; elle avait 80 ans.

J'aime imaginer que cette lointaine aïeule a tenu son arrière petit-fils Marcel Charbonnier (mon gd-père) sur ses genoux. Un joli raccourci à travers le temps.

  


Octobre 1910, toute la famille attèle le cheval et part à Polignac ; en ce 7 octobre c'est jour de noce. Antoine ANDRE, le fils de Régis et Rosine se marie. Il épouse Alexandrine Rolland, une demoiselle de Polignac, où a lieu la cérémonie. Jean-Pierre Charbonnier leur gendre est le témoin de Antoine ANDRE.



La famille s'agrandit petit à petit. Le 20 septembre 1909 à Polignac nait leur petit-fils Régis ANDRE. C'est Régis qui sera le parrain, le baptême ayant lieu le 21 septembre.

Puis au Monteil, sa fille Marie-Virginie mettra encore deux garçons au monde. François Pierre Régis le 23 octobre 1910 et Eugène Antonin le 24 mai 1914. 



C'est le bonheur va être interrompu ......   le 2 août 1914 l'Europe est en guerre. Tous les hommes s'en vont au front.


Leur fils et leur gendre sont mobilisés comme tous les hommes de leur parenté . Le Monteil se vide de tous ses gens hommes. Les femmes, les enfants et les anciens prennent la place de tous les hommes partis au front, car c'est la pleine saison des travaux des champs.
    
Heureusement, ils reviendront vivants de ce conflit. Antoine ANDRE sera nommé caporal le 9 juin 1918 et sera cité à l'ordre du 339 car "soldat énergique avec un entrain et une fermeté admirable" ; il sera décoré de la croix de guerre.
Jean-Pierre Charbonnier, sera convoqué au 86éme Régiment d'Infanterie le 2 août 1915 où il sera classé service de l'armée auxiliaire par la commission du Puy du 12 août 1915 car père de 4 enfants enfants puis passera dans l'armée territoriale le 1 septembre 1915.

1918 - La paix revenue, on se réhabitue petit à petit à revivre ensemble.

Régis et Rosine dans les années 1925.
Les années passent. Les petits-enfants se marient à leur tour. 

Régis et Rosine auront le bonheur de connaître plusieurs de leurs arrière-petits-enfants avant de s'éteindre à quelques mois d'intervalles.

Jean-François-Régis meurt le premier, le 11 janvier 1936 au Monteil. Rosine le suit pas longtemps derrière puisqu'elle s'éteint le 4 mai 1936 laissant toute une famille dans la douleur.


     
Les petits-enfants de Régis et Rosine





Antonin et Marcel Charbonnier - Régis Charbonnier

François Charbonnier - Régis André

Jean-Pierre Charbonnier, Marie-Virginie avec entre eux leur fils Marcel puis leur petite fille Odette épouse Nicolas ma maman me tenant sur ses genoux - Le Monteil 1968 .







Je remercie Mme Renée André (1933-1999) de m'avoir prêté les photos de la famille André. 
Je dédie cet article à mon grand-père Marcel Charbonnier qui fut le premier à me parler des familles André-Pagès.

sources : archives départementales de la Haute-Loire
              



 

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